Le parc français d’hébergements touristiques perd des adresses et gagne des étoiles

Hôtels, campings, résidences de tourisme et villages vacances perdent de nouveau des adresses (-1,7 %) et, dans une moindre proportion, des capacités d’hébergement (-0,5 %), selon le dernier recensement effectué début 2022 par l’Etat et les Comités Régionaux de Tourisme. Mais cette année, le parc hôtelier, porté par l’essor des 3, 4 et 5 étoiles a maintenu son stock de chambres, malgré la fermeture de 900 hôtels en cinq ans. Les auberges de jeunesse ont toujours le vent en poupe avec une hausse d’environ 8 % de leurs adresses et capacités et de plus de 50 % en cinq ans.

Hôtels, campings, résidences de tourisme et villages vacances perdent de nouveau des adresses (-1,7 %) et, dans une moindre proportion, des capacités d'hébergement (-0,5 %), selon le dernier recensement effectué début 2022 par l'Etat et les Comités Régionaux de Tourisme. Mais cette année, le parc hôtelier, porté par l'essor des 3, 4 et 5 étoiles a maintenu son stock de chambres, malgré la fermeture de 900 hôtels en cinq ans. Les auberges de jeunesse ont toujours le vent en poupe avec une hausse d'environ 8 % de leurs adresses et capacités et de plus de 50 % en cinq ans.

Ouvert en 2022 à Paris près de la gare Montparnasse, le Drawing House met en valeur les créations d'artistes contemporains dans ses espaces publics et ses 143 chambres. Ici une Drawing Deluxe, avec en tête de lit une oeuvre d'Alexandre & Florentine Lamarche-Ovize. Photographie : Gaelle Le Boulicaut.

Cette année encore, le parc français d’hébergement touristiques collectifs perd plusieurs centaines d’adresses. 489 exactement, soit 1,7 % de son effectif. Une perte qui est presque deux fois plus élevée qu’une année auparavant (287).
Le parc collectif s’élèverait désormais à 28 824 entités officiellement recensées au premier trimestre 2022.

En revanche, l’érosion dégrade moins ses capacités. Environ 12 000 chambres ou emplacements ont disparu sur un total de 2,494 millions, soit à peine 0,5 % du stock. En 2020, elle en avait détruit davantage : plus de 20 000 (- 0, 8 %).

Sur les cinq dernières années d’ailleurs, tout type d’hébergement confondu, on observe systématiquement une baisse plus importante des adresses que des capacités. Entre 2017 et 2022, le nombre d’hébergements a diminué de 4,4 % (28 824 vs 30 151). Alors que leurs capacités ne fléchissaient que de 1,3 % (2,494 millions vs 2,527 millions).

L’érosion du parc entamée dès 2017

Il faut le redire, le tassement du parc avait débuté bien avant la crise du coronavirus. Chaque année, depuis 2017, quantités d’adresses disparaissent. Ce qui entraîne, du coup, un recul relatif des capacités (à l’exception toutefois de l’année 2018). Relatif, car la capacité supérieure des adresses nouvellement créées dans la même période ralentit la rétraction.

Cette érosion différenciée traduit une augmentation de la taille moyenne d’un hébergement touristique collectif. Une condition souvent nécessaire pour maintenir ou améliorer sa rentabilité d’exploitation. En 2017, une structure comptait environ 84 chambres-emplacements. En 2022, elle en contient près de 87.

Un tendance qui se vérifie aussi bien pour les hôtels (38,3 chambres en 2022 vs 35,9 chambres en 2017). Que pour les campings (110,4 emplacements en 2022 vs 108,5 en 2017). Et les villages vacances (276,6 places -lits en 2022 vs 268,2 en 2017).

Mais le mouvement s’inverse pour les résidences de tourisme. Contrairement aux autres types d’hébergements (à l’exception des auberges de jeunesse), elles ont gagné des adresses entre 2022 et 2017 (+8,4 %, 2371 vs 2187). Mais elles ont perdu des capacités (-4,8 %, 643 388 vs 676 311).

Le printemps prolongé des auberges de jeunesse

Un seul type d’hébergement collectif échappe finalement à cette décroissance : les auberges de jeunesse. Depuis 2018, elles vivent un renouveau, ayant su opérer une mue qualitative grâce à l’arrivée de nouveaux opérateurs, en conservant des tarifs sages (moins de 50 euros) adaptés au budget de leur public spécifique (jeunes, groupes, néo-routards). Tombées à 230 adresses et 29 261 places-lits en 2017, elles culminent aujourd’hui à 348 lieux et 44 928 unités d’hébergement.

Les auberges, finalement, contredisent en partie l’idée que les hébergements collectifs ne trouveraient leur seule voie de croissance que dans le haut de gamme et le luxe (4 et 5 *). Et par conséquent que dans des tarifs élevés accessibles à des clientèles relativement restreintes. La résistance du milieu de gamme (3 étoiles) tend à le démontrer aussi. On en dénombre 6115 aujourd’hui contre 6040 en 2017 (+1 %). Tandis que leur capacité totale est passée de 245 617 chambres à 254 397 (+3,6%).

Mais force est de constater que le nombre d’hôtels et de chambres économiques ne cesse de reculer depuis cinq ans. En 2017, les pouvoirs publics dénombraient 5841 hôtels classés 1 et 2 étoiles totalisant 186 402 chambres. En 2022, ces catégories comptaient seulement 4101 adresses (soit -30 %) pour 131 951 chambres (-29%).

Quant aux hôtels non classés, leur part de marché se tasse. Mais dans de moindres proportions que les classés Eco et Super Eco, et depuis 2020 seulement. Mais s’ils représentent encore 1 hôtel sur 4, ils ne pèsent plus que 14 % du total des chambres. Leur capacité moyenne atteint à peine 22 chambres par adresse. Alors qu’elle arrive au double chez les classés. Et culmine même à 69 chambres dans les 4 étoiles.

Hébergements touristiques collectifs en France : l’évolution sur cinq ans

Sources des données et du tableau

  • Insee en partenariat avec la DGE (Direction Générale des Entreprises) et les partenaires territoriaux en région
  • HR-infos pour la conception du tableau comparatif des données annuelles
Précisions
  • données France (hors Mayotte) actualisées au 1er janvier 2022
  • les résidences de tourisme incluent des établissement dits « assimilés »
  • Les villages de vacances incluent les maisons familiales de vacances
  • Les auberges de jeunesses incluent les centres internationaux de séjour et les centres sportifs
  • Les données en bleu correspondent à des chiffres en progression par rapport à ceux de à l’année N – 1
  • Les données en rouge correspondent à des chiffres en recul par rapport à ceux de l’année N – 1

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